La porte d’Ishtar est l’un des symboles de la puissance de Babylone. Située au nord de l’enceinte intérieure de la ville, dans le prolongement de la Voie Processionnelle, elle constituait l’entrée principale de la cité.
Porte monumentale, symbole de pouvoir
Placé sous la protection de la déesse Ishtar, le monument était composé en réalité de deux portes qui mesuraient au total 48 mètres de long sur 28 mètres de large.
Reconstruite trois fois au cours du règne de Nabuchodonosor II (605/604-562 av. J.-C.), la porte, dans son dernier état, était entièrement recouverte de briques de terre cuite à glaçure bleue, sur lesquelles alternaient plusieurs rangées d’animaux moulés en relief et émaillés de couleur jaune et blanche : des dragons cornus, appelés mushushu (« le serpent furieux ») et des taureaux.
Des animaux symboliques et protecteurs
Dotés d’une fonction protectrice et religieuse, ces deux animaux sont associés au dieu tutélaire de Babylone, Marduk. Ainsi, le mushushu, créature composite (tête de serpent cornu, corps recouvert d’écailles, pattes antérieures de lion et pattes postérieures terminées par des serres de rapace), évoque les monstres primordiaux dont le dieu a triomphé lors de son combat cosmique contre la déesse Tiamat, tandis que le taureau est l’animal attribut attaché à l’un de ses avatars, celui du dieu Enbilulu. Associé par ailleurs à la personne du roi, le taureau avait également une fonction de gardien de porte, comme dans les palais assyriens.
Selon les estimations des archéologues, près de 575 taureaux et mushushu, étagés par centaines sur environ treize rangées, décoraient à l’origine la porte, gardée par ailleurs, d’après les inscriptions de Nabuchodonosor II, par des statues colossales de bronze, aujourd’hui disparues, qui représentaient, elles aussi, des taureaux et des dragons.
La porte aujourd’hui reconstituée au Pergamon Museum s’élève à 14,50 mètres pour une hauteur originale estimée entre 25 et 30 mètres.
